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Syndicat CGT  AUTO INERGY DIVISION Groupe Plastic Omnium

Syndicat CGT / AUTO INERGY DIVISION / Groupe Plastic Omnium

AUtomobile : la transition vers l’électrique menace 100 000 emplois

AUtomobile : la transition vers l’électrique menace 100 000 emplois

Blocage de la Fonderie de Bretagne, dans le Morbihan, plan social chez Bosch, à Rodez (Aveyron)… L’industrie automobile, déjà fragilisée par la concurrence, subit les premières secousses du déclin du thermique.

Lors d’une manifestation pour préserver l’emploi à la fonderie de Caudan, en mars (Morbihan).

Lors d’une manifestation pour préserver l’emploi à la fonderie de Caudan, en mars (Morbihan). |

Les 350 salariés de la fonderie de Caudan, dans le Morbihan, s’inquiètent pour leur avenir. Renault a annoncé en mars la mise en vente de l’usine. L’occasion de se pencher sur l’avenir de la filière automobile, qui subit le choc de la transition vers l’électrique.

Que pèse l’industrie automobile ?

Le nombre de véhicules assemblés en France continue de baisser. La filière s’organise autour des trois constructeurs encore présents dans l’Hexagone : Renault, Stellantis (Peugeot, Citroën…) et Toyota. Le secteur compte également quatre équipementiers français de dimension mondiale : Faurecia, Valeo, Plastic Omnium, Michelin. Ils sont approvisionnés par 4 000 entreprises sous-traitantes. Soit, au total, 400 000 emplois, contre 500 000 en 2008.

Pourquoi cette érosion de l’emploi ?

« En raison d’un problème de compétitivité, ​répond Marc Mortureux, le directeur de la Plateforme de la filière automobile (PFA). Le coût salarial et les impôts de production restent plus élevés qu’ailleurs.​ » Si bien que les constructeurs produisent de plus en plus à l’étranger : pays d’Europe de l’Est, Maroc, etc. « Avant le Covid, ils avaient décidé de ne plus produire en France la Clio et la 208, déplore Jean-Marie Robert, de la CFDT métallurgie. Cela devait faire passer le nombre de véhicules produits de 2,2 millions en 2019 à 1,7 million en 2020. » ​La crise a aggravé la dégringolade. À peine 1,3 million de voitures ont été produites en 2020.

Quelles perspectives ?

La filière subit un nouveau choc : le déclin des moteurs thermiques et la transition vers l’électrique. Les conséquences sociales sont déjà palpables, comme en témoignent le blocage de la Fonderie de Bretagne et la suppression de 750 postes à l’usine de l’équipementier allemand Bosch de Rodez (Aveyron). « Il ne s’agit pas de dire : on ne change rien, ​commente Marc Mortureux. La transition énergétique, on est à fond dedans. Plus de 350 000 voitures électriques ou hybrides ont été vendues l’an dernier. Nous demandons un cap clair et stable. »

Que craint la filière ?

Un durcissement accéléré de la réglementation européenne. « En juin, la Commission annonce ses nouvelles préconisations pour réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) »​, poursuit le directeur de la PFA. Les constructeurs risquent aujourd’hui des amendes si leurs véhicules neufs vendus en Europe dépassent en moyenne 95 g de CO2 par kilomètre. « Jusqu’à présent, il était prévu que ce taux diminue de 37 % d’ici à 2030. La Commission pourrait porter la baisse à 50 %. » ​La norme d’émissions polluantes tolérée à partir de 2025 (dite « Euro 7 ») pourrait, elle aussi, être durcie.

Tout cela risque d’entraîner une accélération du calendrier. La fin des moteurs thermiques, programmée par l’Assemblée nationale en 2040, pourrait bien intervenir plus tôt. « Les constructeurs doivent investir dans l’électrique. Mais aussi dans l’hybride (électrique plus thermique) ​pour diminuer les émissions. Si les normes sont trop dures, ils seront contraints d’abandonner l’hybride. Et on se retrouverait avec du tout électrique. » ​De quoi menacer 100 000 emplois d’ici à 2035, calcule l’Observatoire de la métallurgie.

Que faire ?

« La France doit attirer massivement les investissements dans les batteries, l’hydrogène, le recyclage », ​dit Marc Mortureux. « Il faut arrêter les délocalisations, ​estime, lui, Jean-Marie Robert. Et imposer une taxe carbone aux pièces importées, y compris au sein de l’Europe. »

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