29 Février 2016
Le fabricant de matelas, titulaire des licences Dunlopillo, Tréca et Simmons en France, est confronté à de gros problèmes de trésorerie depuis plusieurs années. Les organismes sociaux lui réclament pas moins de 55 millions d’euros. En 2015, la situation financière avait contraint les actionnaires à envisager l’entrée d’un concurrent au capital.
En octobre 2015, le groupe aux 380 millions d’euros de chiffre d’affaires avait dévoilé un accord signé avec le groupe portugais Aquinos, fournisseur d’Ikea. « Il était convenu, expliquait récemment M. Silberman, qu’Aquinos apporte 12,5 millions d’euros en février, puis 12,5 millions d’euros en juin ». Mais, le fondateur de cette entreprise, Carlos Aquino, aurait « soudain décidé unilatéralement de remettre en cause cet accord et indiqué vouloir renégocier celui-ci », assure l’industriel français qui fournit Conforama et But.
Le 24 février, M. Silberman a dévoilé avoir « introduit une requête en conciliation-homologation » auprès du tribunal de commerce de Meaux pour résoudre leur différend. En parallèle, il s’est lancé dans une négociation « avec un fond d’investissement anglais et un industriel allemand » pour lui apporter de nouveaux fonds, rapporte M. Mamouri. En vain.
Il y a urgence. Cauval n’est plus en mesure de payer ses fournisseurs de matières premières. Et, depuis, faute d’approvisionnement, les usines du groupe français tournent au ralenti.
Ce nouvel épisode judiciaire plonge les 1 800 salariés dans un profond désarroi. « Nous sommes bien conscients qu’il va y avoir de nouveau des licenciements », s’alarme le délégué syndical CGT.
En 2009, le groupe avait déjà mené un plan de sauvegarde portant sur 420 postes. « A Bar-sur-Aube, les filiales OCM et Atmosphère Interiors avaient procédé à 210 licenciements », rappelle M. Mamouri. Depuis, les 420 salariés s’étaient pliés à la réorientation complète de l’activité de ce site spécialisé dans la fabrication de canapé vers la production de sommiers et de matelas vendus sur internet. « Et ça marchait très bien », assure M. Mamouri. Quel sera le destin des salariés Cauval ? Le scénario d’une reprise des actifs du groupe ne peut pas être écarté, assure un proche de M. Silberman.